Responsable du projet : Marcello Vitali-Rosati
Coordinateur du projet : Servanne Monjour
Équipe : Enrico Agostini Marchese, Marie-Christine Corbeil, Peppe Cavallari.
Projet financé par le FRQSC
Documentation du projet
- Marcello Vitali-Rosati, « Auteur ou acteur du Web? », Implications philosophiques, 10 juillet 2012, en ligne
- Marcello Vitali-Rosati, « The Writer is the Architect. Editorialization and the Production of Digital Space », Sens Public, 15 décembre 2017, en ligne
- Servanne Monjour, « Dibutade 2.0 : la "femme-auteur" à l’ère du numérique », Sens Public, 24 septembre 2015, en ligne
Ressources externes
- La fin de l'autorité ? Pour une philosophie politique du web, Conférence à l'ENSSIB (Lyon), écouter en ligne le podcast de la conférence.
- Autorités numériques et post-vérité, Conférence prononcée à la Chaire LexUm en information juridique, le 11 avril 2017.
Description du projet
Les interrogations sur le statut de l’auteur à l’ère du numérique constituent un enjeu de société majeur qui concerne aussi bien les communautés d’écrivains que de lecteurs : puisque l’auteur est celui qui fait autorité, comment repenser le processus de validation et de légitimation des contenus littéraires aujourd’hui publiés en ligne ?
En 1993, Mark Rose (Rose, 1993) analysait l’invention du concept moderne d’auteur, et démontrait que ce dernier n’avait pas de valeur absolue et intemporelle, mais qu’il s’était au contraire développé au XVIIIe siècle à cause des besoins concrets et plus particulièrement économiques de l’édition papier alors émergente. Il concluait en affirmant que la fonction « auteur » (et en particulier le système de copyright) était encore trop importante dans notre culture pour que l’on puisse l’abandonner. Or avec la naissance et la diffusion du web, de nouveaux modèles de production et de circulation des contenus plaident en faveur d’une réévaluation du concept d’auteur : les polémiques sur le rôle de l’auteur en tant que producteur de contenus originaux se multiplient (on se souviendra, en 2010, de la polémique déclenchée par la parution de l’ouvrage de Michel Houellebecq, La Carte et le territoire, où l’auteur avait recopié des passages entiers de l’encyclopédie Wikipédia) ; des systèmes de production collective torpillent la notion d’auteur conçu comme entité créatrice singulière (en Italie, un collectif d’écrivain publie depuis une quinzaine d’années des romans sous le pseudonyme Wu-Ming, « anonyme » en chinois) ; enfin l’auteur, en tant que personnage, fait l’objet d’une mise en scène ludique sur le web (au Québec notamment, on citera le cas de Victoria Welby, Pharaon Parka, Les Fourchettes, qui s’exposent sur les réseaux sociaux).
Il est capital d’analyser ces nouveaux modèles afin de comprendre comment les nouvelles technologies affectent le concept d’auteur.